Une marche en avant

En mer, une vie est égale à une autre. Ce principe de réciprocité vaut solidarité. Le droit marin pose le sauvetage en mer comme un principe inaliénable.


Mais l’emballement des politiques migratoires a modifié la donne. La folie du contrôle, de la surveillance et de la répression condamne, en Europe, ceux qui sauvent les migrants en mer, s’ils sont débarqués dans un pays dans lequel ils entrent illégalement.Ces femmes et hommes se lancent sur la route parce que l’obtention d’un visa est devenue impossible. Ils prennent la mer par nécessité. Pour ce besoin essentiel du mouvement : si l’homme devait rester statique, il aurait des racines, pas des pieds. Ils prennent la mer pour fuir la guerre, la pauvreté, les persécutions. Ils prennent la mer parce qu’ils n’ont pas le choix et parce qu’ils veulent être libres.
La mer rassemble dans nos imaginaires un flot de mythes et de légendes. Le voyage initiatique d’Ulysse, l’esprit libre de Robinson Crusoe, l’arrivée des migrants européens en Amérique, les traversées en solitaire…. La mer est le lieu des héros, de la liberté et du passage. La mer porte la mémoire de ceux qui s’émancipent. Le plus grand exode maritime de l’histoire a eu lieu en 1975 : plus de trois millions de personnes ont fui la péninsule indochinoise sur des bateaux de fortune. L’occident s’était alors ému face au courage de ces combattants de la liberté.Et voici ces nouveaux boat – people, naufragés de la mondialisation, bravant la mer, obligés par les contrôles des frontières à prendre des routes toujours plus longues et dangereuses. Quel regard posons nous sur eux ? Ils n’ont droit, au mieux qu’à notre commisération. Il nous faut pourtant reconsidérer la force de celles et ceux qui ont eu le courage de tout quitter et d’affronter des territoires hostiles. Il nous faut écouter ces hommes et femmes qui ont « la pleine dignité de ceux que la vie gifle sans raison et qui restent debout » ils racontent une autre histoire du monde.Il nous faut retrouver l’hospitalité première des hommes en mer : l’hospitalité qui dit qu’il faut traiter l’autre comme soi même.
Migrant’scène prend la mer, pour en écouter la rumeur, pour prendre, depuis les océans, le pouls du monde et des migrations. Le festival aura lieu du 5 au 11 novembre à Rabat, au Maroc, et du 15 novembre au 2 décembre 2012 dans 35 villes en France. Comme chaque année, autour de débats, projections, concerts, spectacles, le festival invitera des artistes, chercheurs, migrants, citoyens d’ici et de là-bas, pour croiser les regards et permettre une approche sensible et humaine des migrations.

Well…Well… Des bas et des hauts

Extrait- "Well… Des bas et des hauts" from Circum Image on Vimeo.

« Astérix ! Il disait qu’il n’avait peur que d’une seule chose : « que le ciel lui tombe sur la tête ! » Mais nous, c’est ce qui nous est arrivé, le ciel nous est tombé sur la tête ! … ». En effet, à l’usine Well du Vigan, c’est quatre plans sociaux en quinze ans qui ont bouleversé la vie de Dominique, Angèle, Najet, Stéphane et Frédéric. Ce film raconte l’histoire de leurs reconversions.

Un film de Jean-François NAUD
Une coproduction France Télévisions et Mille et Une Productions

Pourquoi avez-vous eu envie de faire ce film ?

Jean-François Naud : « A l’Automne 2006, « Well », le fabricant de bas, collants et lingerie, basé au Vigan dans le Gard, annonce la suppression de 149 emplois dans les deux années qui suivent.
En quinze ans, c’est le quatrième plan social des textiles Well, qui employaient encore 1200 salariés en 1994…
A l’annonce du plan social les salariés se mobilisent. Dans ce bassin d’emploi, déjà fortement touché par le chômage, l’annonce provoque la colère des salariés. Lire la suite

Article 2

Prendre le large / Face à la mer :

Les pêcheurs ont le sentiment d’être dépossédés de la mer par des discours scientifiques culpabilisants ; les scientifiques ont le sentiments de ne pas être pris suffisamment au sérieux face à des situations environnementales qu’ils jugent alarmantes… Lire la suite