Education à l’Image

Aujourd’hui, l’accès aux images est massif. Et tout un chacun produit des images au quotidien, qui circulent sur les réseaux et nourrissent leur économie, car elles sont bien souvent accompagnées de publicités. Nous ne sommes plus spectateurs des images, nous sommes acteurs des images.

L’éducation à l’image fut inventée, dans le vaste mouvement de la pensée sémiologique, au début des années 1980, pour éclairer les spectateurs. Aujourd’hui, il est nécessaire d’éclairer les acteurs. Les enjeux sont singulièrement plus vastes.
L’éducation à l’image doit se « mettre à jour ».
Depuis 2005 (date de l’introduction de Youtube et autres sites de vidéo communautaire, et de l’apparition de la caméra dans le téléphone mobile – aujourd’hui présente dans la poche de chacun, avec la capacité de diffusion publique – fait social sans précédent), les « films » que l’on regarde collectivement, que l’on partage, dont on parle avec ses amis, que l’on cite, qui sont nos référents culturels communs, et qui produisent l’économie du secteur audiovisuel, ne sont plus seulement les films « officiels ».

Les productions professionnelles côtoient les productions amateurs « authentiques » dans l’expérience des spectateurs, sans plus de jugement de valeur de l’un vis à vis de l’autre.Que doit-on alors éclairer aujourd’hui ? Quel est le nouvel objectif de l’éducation à l’image ? Il s’agit non seulement d’ouvrir à une meilleure compréhension des images que nous subissons (rien n’est à remettre en question des objectifs et méthodes pratiquées précédemment), mais aussi, et surtout, d’ouvrir à une meilleure compréhension des pratiques de production et de diffusion quotidiennes d’images qui sont les nôtres et celles des enfants et adolescents.

En effet, ces pratiques sont, volontairement, le moins éclairées possible d’éthique, de responsabilité ou de créativité par les publicitaires qui nous poussent à en faire de plus en plus, grâce à des outils et services de plus en plus pratiques, simples d’emploi, ludiques, de qualité, et de moins en moins chers en apparence.
A mon sens, l’étape qu’il est essentiel de ne pas oublier, qui fait aujourd’hui pleinement partie du processus de l’éducation à l’image, après avoir fait réaliser un film par exemple (et ce de diverses manières, la manière traditionnelle n’étant plus que l’une d’entre elles), est l’étape de la diffusion publique du film.

La finalité d’un film, c’est d’être montré, d’être vu, d’être offert à l’autre. Avoir fabriqué le film n’est plus le point d’articulation du sens de la démarche pédagogique. C’est diffuser le film qui est le nouvel endroit du nœud. Que montrer ? Pourquoi le montrer ? Comment le montrer ? Et donc quel film faire et pourquoi ? C’est ce moment de la projection, de l’exercice du regard sur sa propre production et sur celle des autres, c’est ce temps consacré à se concentrer sur des images, à leur redonner toute leur valeur, et notamment à ses propres images, qui fonde le sens de tout l’édifice.
C’est cette attention, mutuelle et collective, qui va éclairer l’ensemble de la pratique, qui va nourrir les futurs usages, quotidiens, des jeunes (et des moins jeunes !). BENOÎT LABOURDETTE

 

Jean-Francois Naud – Intervenant Réalisateur « Passeurs d’Images » :

Films réalisés en ateliers par les jeunes :
 

L’été aux châtaigniers -2020 IMPro Mas cavaillac (Gard)

C’est mon patrimoine (Tarn)


 
Histoire d’un lieu (Hérault)


 

Thématique Espace Public :

Mon espace Public – Passeurs d’Images 2016


 

Thématique Théâtre :

Résidence : « Fourmis rousses » – Passeurs d’Images 2014


 

« Théâtre en chantier » – Passeurs d’Images 2014

Histoires de mon Lycée

La danse et les mots - Passeurs d’Images


 

http://passeursdimages.premiersplans.org/telechargements/retour-sur/14-wellwell-cinephil.pdf